Découvrir
Nous sommes entrés au Musée royal de l’Ontario en tant que chercheurs et créateurs pour la première fois au mois de septembre 2017. Nous nous étions donné rendez-vous à l’entrée du personnel. Le gardien de sécurité nous a remis des laissez-passer. Arni Brownstone, le conservateur d’anthropologie, a déverrouillé la porte et nous avons emprunté un dédale de couloirs menant à l’ascenseur réservé aux employés pour nous rendre au département d’anthropologie. Personne n’osait parler, nous étions mal à l’aise et légèrement inquiets.
La réserve du département d’anthropologie ressemble à une chambre forte. Des étagères de rangement sur rails métalliques peintes en gris pâle sont au centre de la pièce. Des masques, paniers et autres objets sont rangés sur des étagères murales en métal. En comptant les étudiants, l’éducateur, la cheffe de projet et l’assistant d’enseignement, nous étions douze à nous entasser dans ce petit espace. Lorsque Tracey, la technicienne, a fait glisser les étagères pour laisser voir les tiroirs d’artéfacts, nous étions encore plus à l’étroit.
Sans dire un mot, nous avons observé Tracey ouvrir un tiroir après l’autre, soulevant soigneusement les papiers de soie pour nous montrer les objets qui s’y trouvaient. Elle a apporté un marchepied pour faciliter l’accès aux tiroirs supérieurs. Il y avait des tiroirs de vêtements tissés et ornés de perles, des étuis et des pochettes, des figurines et des insignes, des outils de pêche et de chasse, des objets rituels et des effets personnels. Nous les regardions en silence et sentions également leur silence.
Notre projet consistait à découvrir et c’était la première étape de cette démarche : s’ouvrir à ces objets tant sur le plan métaphorique que spirituel et tenter d’établir des liens. Ce jour-là, tous les étudiants et les étudiantes ont choisi un objet qui trouvait un écho chez eux, dans leur mémoire et dans leur for intérieur. Ils ont passé un an à apprivoiser leur objet, à lui répondre en se servant de l’art et de leurs mots, et à se souvenir de sa place dans notre survie et notre résurgence culturelles, personnelles et collectives.
Ce site Web est le fruit de leur travail.